"En septembre 2011, je suis arrivée en France rejoindre mon père et ma belle-mère au domicile familial. Ils m’ont séparée de ma grand-mère qui m’a élevée qui est repartie en Roumanie.
Depuis mes 10 ans, mon père me tape. En 2011 deux semaines après mon arrivée en France, cela a recommencé. La première fois, il m’a frappé avec une ceinture dans le dos et sur les bras. Un soir dans ma chambre, il m’a giflée, il m’a prise par les cheveux en arrière et m’a mis un coup de genou dans mon dos. C’est mon oncle qui m’a sauvée. Mon père ne m’aime pas je pense, il est encore pis que ma belle-mère. Il me dit que je suis incapable de faire un travail ménager car il me dit que je suis lente.
Tous les jours, il me faisait ranger les chambres de mes frères et sœurs, je devais laver la vaisselle toute seule de toute la famille. Je devais faire le ménage (passer le balai, débarrasser la table, faire les lits, faire la salle de bain) faire les toilettes. Si je ne le faisais pas ils m’engueulaient.
Ma belle-mère me dit souvent que je suis mal élevée. Elle me manipule, elle profite de ma gentillesse, de mon handicap pour m’insulter : « t’es une incapable, folle, handicapée, va te soigner, va te faire foutre… »
Ma belle-mère m’a accusé d’avoir ramené des punaises de lit. Elle me montrait une photo de ma mère, en disant « tu ressembles à ta mère handicapée, tu vas devenir moche comme elle ». J’ai crié pour me défendre des insultes, elle m’a griffé les mains, m’a insulté de « bête ».
Au retour à la maison, elle me prend par les épaules, me jette 3 seaux d’eau froide, me gifle sur le visage, prend la claquette et me tape partout, et me griffe sur la poitrine.
Ma belle-mère me maltraite depuis toujours, elle me dévalorise en m’insultant tous les jours « handicapée, tu ne sers à rien, tu es bête. ». Ma belle mère me considère comme une petite fille alors que je suis une jeune majeure. J’en ai marre de cette vie-là. J’ai voulu me suicider par le balcon et pris des médicaments. Elle m’interdit de sortir avec mes amis, de m’emmener chez le coiffeur, me donne que 3 euros pour sortir.
Je suis handicapée, mais je ne connais pas ma pathologie. J’aurai apparemment deux comptes bancaires, je ne sais pas si j’ai beaucoup d’argent, ils ont fait procuration sur mes comptes sans que je le sache. Ils ne m’achètent rien, ils me disent qu’ils n’ont pas d’argent. Ils font la différence entre moi et mes frères et sœurs. Ma belle-mère aime trop l’argent, elle a toutes les cartes dans la main. C’est mon père qui fait mes papiers à ma place.
En 2018, j’ai dit à ma tante que je me suis faite violée par le neveu de ma belle-mère. Cette année-là de février jusqu’à aout je suis restée chez ma tante, en septembre je suis revenue chez mes parents. Mon père m’a dit on ne peut te garder, je dois te marier parce qu’on a peur que tu fasses des bêtises. J’ai été victime et il dit que ça m’a plu. Alors que j’ai beaucoup souffert. »
Mes parents m’ont dit qu’en juin 2019, ils veulent me marier avec un inconnu en Roumanie. Le départ est prévu le dix juillet 2019. On devait partir tous en famille. Je ne veux pas me marier.
Toute ma famille est au courant que je vais me marier. Tout le monde est d’accord, sauf moi. Je ne veux pas me marier et mes parents me forcent. C’est un mariage forcé pour moi."
Helena s’est enfuie de chez elle avec l’aide d’une assistante sociale pour éviter le mariage forcé. La famille a diffusé un signalement de « personne vulnérable disparue » pour pouvoir la récupérer.