Coordination : Geneviève Colas - genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90

Conséquences de la Covid-19 en terme d’exploitation et traite des êtres humains

La crise sanitaire de la Covid-19 a augmenté la vulnérabilité des victimes de traite. Aux traumatismes psychologiques et aux blessures physiques, s’est ajouté le manque de subsistance.

Ils sont nombreux, migrants ou avec un emploi irrégulier, sans protection sociale, psychologique ou médicale, ni documents, ni ressources, ni possibilité de retourner au pays, ni logement sûr.

Avec la pandémie, leur situation se dégrade. Des criminels en profitent pour les exploiter : sexe, esclavage domestique, travail forcé, contrainte à commettre des délits, mariage forcé …

Les victimes survivent dans la rue, dans des domiciles privés, dans des ateliers clandestins ou dans des champs.  Ils occupent des emplois du secteur informel.

Pour obtenir de la monnaie, ils ont parfois dû recourir au troc afin d’accéder à des denrées, à l’hygiène (douches, toilettes, Lavomatic…) et pour payer sur internet des factures. Dans les transactions, des exploiteurs imposent leurs commissions.

Beaucoup de pays ont pris des mesures restrictives : quarantaine, fermeture d’activités ou de frontières.

Police et Justice sont mobilisées par la gestion de l’état d’urgence, moins disponibles pour enquêter et identifier des victimes.

Les inspecteurs du travail, les travailleurs sociaux, le personnel de santé, les ONG voient réduite leur capacité à détecter des victimes, qui restent invisibles, non identifiées, non protégées. Les associations poursuivent leur engagement, malgré leurs craintes budgétaires.

Nous avons constaté des refus d’accès à des lieux d’accueil des pouvoirs publics pour des victimes exposées au risque de la rue. 

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La pandémie de la Covid-19 est mondiale, comme la traite des êtres humains.

Pour survivre, les plus vulnérables risquent l’exploitation ou la ré-exploitation.

Pendant le confinement, « l’école à la maison » se fait par internet. Quand le contrôle parental est insuffisant, l’accès de mineurs à des sites pornographiques –  certains devenus gratuits ! – puis à des sites de rencontre, a été facilité. Des jeunes, repérés comme vulnérables par des exploiteurs, sont des victimes potentielles de traite à des fins d’exploitation sexuelle ou pour la contrainte à commettre des délits.

Si la crise a contraint des entreprises, connues pour leur exploitation, à fermer (massages, coiffure…), l’augmentation de la demande de travailleurs dans des secteurs propices à l’exploitation par le travail, conjuguée à l’assouplissement des règles, favorise l’exploitation.

Les trafiquants en profitent : travail à bas prix, à des cadences élevées, dettes à rembourser sous forme de travail.

Il faut veiller aux droits de l’homme. Le plaidoyer inter-associatif pour un accès aux moyens de paiement et à l’inclusion bancaire, né du confinement, doit se poursuivre.

Le 18 octobre 2019, le gouvernement a présenté le second Plan d’action nationale de lutte contre la traite des êtres humains.

Un avis de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’homme  engage à mieux repérer, identifier, orienter et accompagner les personnes victimes de traite au plan social, de santé, juridique, éducatif, de l’emploi…

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Dans « le monde d’après », l’écologie intégrale se décline en ses composantes sociale, économique, culturelle, politique, quotidienne, notamment dans notre lutte contre toute exploitation de l’être humain, dans le respect du corps humain, la dignité au travail, la liberté de mouvement. 

Secours Catholique Caritas France

Le Secours Catholique Caritas France participe à la lutte contre la traite des êtres humains sous toutes ses formes (exploitation sexuelle, travail forcé, esclavage domestique, incitation au vol, incitation à la mendicité, trafic d’organes...) en soutenant des initiatives locales en France et dans différents pays et en développant des actions de plaidoyer auprès des acteurs institutionnels.
 
Il s’agit :
d’améliorer la prévention des populations à risque,
de sensibiliser le grand public,
de mettre en réseau les acteurs locaux pour développer l’échange d’informations et l’interaction,
d’accompagner les victimes (aide psychologique, juridique, sociale, accès aux dommages et intérêts)
et enfin de développer des activités de plaidoyer aux niveaux national.

Le Secours Catholique - Caritas France qui coordonne le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" est membre de la plateforme européenne de lutte contre la traite des êtres humains créée par la Commission européenne.

Le Secours Catholique collabore régulièrement avec le GRETA du Conseil de l’Europe et interpelle le Comité des Parties à la Convention du Conseil de l'Europe contre la traite des êtres humains afin que le suivi de celle-ci interpelle les gouvernements signataires chargés de leur application dans leur pays.

Il est aussi membre du groupe de pilotage du réseau mondial Coatnet piloté par Caritas Internationalis, ce qui favorise des collaborations et partenariats avec diverses organisations de tous les continents.

Il intervient régulièrement avec le réseau Caritas présent dans 160 pays, dont il est le membre français, auprès des institutions de l'ONU : Conseil des droits de l'homme, Comité des droits de l'Enfant
 


Geneviève Colas, Secours Catholique - Caritas France qui coordonne le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains"