Coordination : Geneviève Colas - genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90

Enquête sur les victimes de traite accompagnées par les associations

Les données de l’enquête annuelle menée auprès des associations accompagnant les victimes d’exploitation et de traite des êtres humains en France ainsi que les données administratives publiées par les services statistiques des ministères de l’Intérieur (SSMSI) et de la Justice (SSER) ont été présentées à l’occasion de la Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains.

Voir la présentation de cette journée

Les chiffres clefs de l'enquête menée auprès de 70 associations

4 160 victimes présumées d’exploitation et/ou de traite des êtres humains ont été accompagnées en 2023 par 70 associations répondantes
 
Parmi l’ensemble des victimes accompagnées :
-79% ont été exploitées au moins en partie en France et 40% ont été exploitées exclusivement sur le territoire national
-85% sont des femmes
-12% sont mineures

Sur 471 victimes mineures accompagnées par les associations, 129 relevaient de d'une situation de mineurs non accompagnés, soit 27%. 62% des mineurs non accompagnés sont victimes de contrainte à commettre des délits, 24% d'exploitation sexuelle, 14% d'autres formes (exploitation au travail dont esclavage domestique, mendicité forcée...) 
 
A noter :
-Les femmes représentent 94% des victimes d’exploitation sexuelle accompagnées par les associations
-75% des victimes mineures accompagnées sont victimes d’exploitation sexuelle
-Plus d’une victime sur 4 présentait une situation d’addiction (alcool, drogues et/ou médicaments)
 

Pour en savoir plus sur les victimes rencontrées par les associations, télécharger le document :

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L'enquête sur les victimes d'exploitation et de traite des êtres humains accompagnées par les associations

Données administratives sur l’exploitation et la traite des êtres humains en France en 2023

2 143 victimes de traite ou d’exploitation des êtres humains ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2023, soit une hausse de 6 % par rapport à 2022.
 
Parmi elles :
-une victime sur cinq est mineure (19 %)
-deux victimes sur trois sont des femmes (64 %)
-49 % sont victimes de proxénétisme
-36 % sont victimes d’exploitation par le travail
-19 % sont victimes de traite des êtres humains (avec la qualification juridique prise au sens strict)
 
A noter :
-le nombre de victimes de proxénétisme enregistrées augmente de 5 % entre 2022 et 2023 et celui des victimes de traite des êtres humains au sens strict de 12 %.
-Les victimes mineures sont surreprésentées parmi les victimes de mendicité forcée enregistrées en 2023 : 42 % d’entre elles ont moins de 10 ans et 39 % ont entre 10 et 14 ans
- 43 % des victimes d’exploitation ou de traite des êtres humains enregistrées par les services de sécurité en 2023 sont de nationalité française, soit une hausse de 1 point par rapport à 2022
 
En 2023, les parquets ont orienté 2 600 personnes mises en cause dans des affaires avec au moins une infraction pour exploitation ou traite des êtres humains, dont 88% ont été déclarées poursuivables.
Sur 2 200 personnes poursuivies, deux tiers ont fait l’objet d’une information judiciaire et un tiers de poursuites directes devant une juridiction de jugement.
 
En 2023, 80 % des personnes mises en cause pour traite ou exploitation des êtres humains sont ressortissantes d’un pays européen, avec 69 % de nationalité française.

D'autres statistiques sont disponibles, celles des ministères de l'Intérieur et de la Justice :

La traite et l'exploitation des êtres humains : un état des lieux en 2024 à partir des données administratives :
ministère de l'Intérieur - ministère de la Justice

Le récapitulatif sur les données administratives des ministères de l'Intérieur et de la Justice  

Autres documents utiles pour une meilleure connaissance de la traite des êtres humains en France transmis par la Mission interministérielle contre les violences faites aux femmes et la traite des êtres humains et le Conseil National du Barreau

Les supports présentés durant la journée du 18 octobre lors du colloque organisée par la Miprof et le CNB