Beaucoup de femmes enceintes ou avec enfant(s) en bas âge(s) en sortie d’exploitation sont en situation précaire, parfois irrégulière. Les questions de la mise à l’abri dans un centre adapté et de la réinsertion professionnelle sont alors cruciales. Mais devant les difficultés d’accès à un hébergement ou d’obtention d’une place en crèche pour leur(s) enfant(s), la plupart des mamans se retrouvent en situation de rue et dans l’impossibilité de se consacrer à la recherche d’emploi.
La difficulté d’accès à l’hébergement touche de nombreuses personnes en errance. Il y a aujourd’hui trop peu de places en centre d’accueil d’urgence ou pérenne. Pour les femmes enceintes ou les mamans isolées, ce problème s’ajoute à celui de la charge de leur(s) enfant(s). Elles sont alors fortement exposées au risque de tomber dans l’exploitation ou la traite pour survivre ou trouver un logement.
Des mamans en errance face au manque de solutions d’hébergement.
A leur sortie d’exploitation, les femmes enceintes ou avec enfant(s) en bas âge(s) obtiennent parfois une place en hôtel, mais sur le court terme. L’accès à un hébergement pérenne se fait via le Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO), mais ce dernier est souvent saturé et les femmes doivent attendre plusieurs mois pour qu’une place leur soit attribuée. Quant aux centres maternels ou aux appartements de coordination thérapeutiques, ils n’accueillent que les personnes qu’ils estiment en grande difficulté éducative ou d'accès aux soins.
Pour celles qui sont en situation irrégulière à qui on a refusé l’asile, l’accès à un hébergement est encore plus difficile. Les complexités administratives des procédures, la barrière de la langue, et la charge de leur(s) enfant(s) sont autant de problématiques quasi insurmontables auxquelles elles doivent faire face.
Pendant plusieurs mois, avant d’accéder à un hébergement pérenne, les mamans isolées alternent donc entre un accueil court en hôtel ou à l’hôpital et la rue. En situation très instable et livrées à elles-mêmes, elles sont particulièrement exposées au risque d’exploitation et de traite par des auteurs qui pourraient profiter de leur vulnérabilité.
Des mamans confrontées à l’impossibilité de se consacrer à un projet de réinsertion.
En sortie d’exploitation, les mamans isolées ont également des difficultés à obtenir des places en crèche pour leur(s) enfant(s). Elles ne peuvent alors consacrer du temps à la recherche d’un nouvel emploi. Sans réseau de connaissance qui pourrait les soutenir, elles n’ont pas de solution alternative de garde. Il est alors très difficile pour elles d’envisager un projet de réinsertion professionnelle.
Le Comité Contre l’Esclavage Moderne- CCEM
Depuis 1994, le CCEM dénonce toutes les formes d’esclavage contemporain partout dans le monde.
Il assure un accompagnement social et juridique des victimes de travail esclave, et de traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail.
Fort de cette expertise, le CCEM forme et sensibilise les professionnels et le grand public et participe aux instances nationales et européennes pour améliorer les pratiques et la mise en application des lois et des politiques contre la traite.
En 29 ans, le CCEM a accompagné plus de 1000 victimes au niveau national dans plus de 450 procès.
Le CCEM est membre du Collectif "Ensemble contre la Traite des êtres humains".
Article réalisé en collaboration avec Marie FOUCRAY, Coordinatrice Pôle psycho-social au CCEM